POSTUROLOGIE LES CICATRICES

« Les grandes oubliées »

Sur l’ensemble du corps la peau renseigne à chaque instant sur son état de tension, au même titre que les muscles. La peau est la couche superficielle mais les couches sous-jacentes, fasciae superficiels, muscles et fasciae profonds renseignent eux aussi sur leur état de tension.

Pour que le cerveau puisse déterminer la position d’une articulation dans l’espace, il lui faut un grand nombre d’informations sensorielles provenant de chacun des tissus qui la compose. L’os, la capsule articulaire, les ligaments, les muscles, les fasciae informent tous sur leur propre degré d’étirement ou de relâchement selon que la position de l’articulation est en flexion ou en extension. Tous les éléments qui composent une articulation doivent coder l’information de manière cohérente pour éviter toute ambiguïté sensorielle. La peau participe aussi grandement à cette perception.

Dans le cas d’une cicatrice on peut facilement comprendre que la suture réalisée ait pu modifier la tension locale de la peau en regard de celle-ci. Si les tissus sous-jacents ne présentent pas le même degré de tension, les centres nerveux reçoivent des informations non cohérentes dites « ambiguës » entre les couches profondes et les couches superficielles d’un même segment corporel.

Pour exemple une cicatrice en travers du poignet pourrait donner l’information que la peau est plissée (du fait de la suture) comme si le poignet était fléchi. Or le poignet est en position non fléchie et les muscles fléchisseurs n’indiquent pas être contractés. De plus la peau du dos de la main n’indique pas être étirée et les muscles extenseurs du poignet non plus.

Dans ces conditions il est difficile pour le cerveau de déterminer avec précision la position exacte du poignet puisque différents membres de la même famille ne donnent pas la même version des faits.

C’est ainsi que les cicatrices peuvent perturber le tonus postural, les chaines musculaires et l’ensemble du système postural.