LE PIED EST UN ORGANE SENSORIEL
L’appareil podal dans son ensemble, regroupe les structures proprioceptives qui le composent : les muscles du pied et de la cheville, les articulations, les fasciae et la peau plantaire. Dès qu’il repose au sol, il joue son rôle de capteur sensoriel qui renseigne le cerveau sur ce qui se passe en lui et au-dessous de lui.
La surface sur laquelle je me tiens est-elle molle, dure, pentue, plate, stable ?
Toutes ces informations sont transmises aux centres nerveux par le pied.
Le capteur podal délivre différents types d’informations proprioceptives
- La peau du pied renseigne avec précision sur les points d’appuis au sol. Des petits capteurs de pressions appelés baropresseurs, dont la sensibilité très fine de l’ordre de 5 microns, nous permettent de sentir le type de surface sur laquelle nous nous trouvons de manière extrêmement précise et distincte. Ils nous permettent de graduer la dureté du sol, son inclinaison, ses reliefs etc.
- Les muscles du pied et de la cheville qui relient le pied et les orteils à la jambe, renseignent sur leur état de tension et permettent ainsi au cerveau de déterminer la position de l’ensemble du corps et de son centre de gravité par rapport au pied en appui. La cheville est donc l’axe du mouvement quand le pied est en appui. C’est autour d’elle que s’organisent les oscillations posturales lors de la station debout.
- Les articulations renseignent sur leur position.
- Les fasciae renseignent sur leur état de tension.
LE PIED EST UN ORGANE D’ADAPTATION MOTRICE
Le pied est aussi le point d’ancrage de nos réactions motrices. Tout mouvement commence par un déséquilibre qui doit être compensé par un appui solide et stable. C’est le point de départ à toute réaction suite à un stimulus.
Soit je vais vers le stimulus car il m’attire : c’est le mode « combat ».
Sois je m’en éloigne ou l’évite : c’est le mode « fuite ».
Soit le stimulus est perçu comme neutre et je reste en position.
Dans toutes ces conditions je dois rester stable pour être performant et économique.
Nous pouvons réagir de manière extrêmement performante et rapide. Pour cela mieux vaut avoir des appuis solides et stables. Ceci est permis par l’extraordinaire performance des 27 muscles et 33 articulations du pied, petit(e)s et grand(e)s, qui ont tou(te)s un rôle précis à jouer à un moment donné.
Bien sûr tout cela suppose que le pied soit parfaitement fonctionnel et efficace. C’est le rôle du podologue de s’en assurer et déterminer les moyens d’optimiser son fonctionnement et ses performances.
L’IMPORTANCE DE LA THÉRAPIE MANUELLE
La thérapie manuelle du pied a pour objectif de rétablir l’ensemble des capacités fonctionnelles du pied, tant sur un plan sensoriel que sur un plan moteur. Certains tissus peuvent se trouver dans des conditions de restrictions de mobilités qui nuisent à la performance globale du pied.
Ces restrictions peuvent être le point de départ d’une réaction en chaine d’adaptation. Le pied ne pouvant assurer son rôle pleinement, le système postural déclenchera automatiquement des mécanismes de compensations qui se répercuteront à terme sur d’autres structures.
A l’inverse ces restrictions peuvent elles-mêmes être la conséquence de mécanismes de compensations liés à des dysfonctionnements d’autres zones du corps. Dans ces conditions ce sont celles-ci qu’il faudra traiter en priorité sans quoi la récidive est assurée si on ne se concentre que sur le pied. Voilà pourquoi nous travaillons main dans la main avec les thérapeutes manuels que sont les kinésithérapeutes, les ostéopathes, les chiropracteurs etc.
L’alliance des compétences est souvent à l’origine de résultats plus probants.
CAUSE OU CONSÉQUENCE ?
C’est toujours l’éternelle question à laquelle le bilan posturologique tente de répondre par son approche globale et ses nombreux tests cliniques. Nous avons dans notre pratique la possibilité de travailler en thérapie manuelle sur le pied lorsque celui-ci est en cause. La libération des tissus permet parfois de soulager immédiatement de manière significative les structures du pied lui-même mais peut parfois aussi, du fait de l’amélioration du déroulé du pas, soulager à distance. C’est une corde de plus à notre arc pour faire face à certaines situations cliniques. La libération des tensions intrinsèques du pied est aussi indispensable à une bonne tolérance des semelles qui peuvent être proposées en complément. Les techniques manuelles que nous utilisons sont des techniques douces qui jouent sur des réflexes neurocutanés ou neuromusculaires.