Le patient sportif qui vient consulter présente des douleurs lors de la pratique sportive qui l’empêchent d’évoluer sereinement ou qui l’obligent à s’arrêter. Le plus souvent le repos calme la douleur mais la reprise fait réapparaitre les symptômes, ce qui témoigne d’une dysfonction qui s’exprime surtout à l’effort, bien qu’une fois installée elle puisse persister au quotidien.
On parle chez ces patients de douleurs non traumatiques, plutôt d’origine mécanique, liées aux microtraumatismes répétés tels que :
- Les contraintes en étirement sur un tendon
- Les contraintes en contraction sur un muscle
- Les contraintes en compression ou en rotation sur une articulation
- Les phénomènes vibratoires liés à l’onde de choc
La hausse de la charge d’entrainement (en fréquence, en intensité ou en durée), la répétition des efforts et du geste sportif rapprochent le patient de son seuil de rupture (limite de la capacité adaptative de l’organisme). Les risques de blessure arrivent à ce moment-là.
Les différents facteurs influant sur la capacité adaptative d’un individu sont le respect des conditions physiologiques de base de la santé :
- Une alimentation saine et équilibrée : riche en micronutriments qui font fonctionner l’ensemble des cellules
- Un bon niveau d’hydratation : le corps étant composé à 60 % d’eau qui est le support des échanges et du bon fonctionnement cellulaire, surtout au niveau des poumons, du sang, de la peau, des muscles et du cerveau
- Un sommeil de qualité et suffisant en quantité : c’est pendant le sommeil que les tissus dégradés en journée se reconstruisent
- Une respiration qualitative : le bon air pur étant de plus en plus rare dans les villes et l’oxygène la base de métabolisme cellulaire, d’autant plus au niveau musculaire
- Un niveau de stress bas qui est un inhibiteur du métabolisme quand il est chronique
Dès qu’un individu sort de ces conditions « idéales » il doit s’adapter au quotidien surchargeant ainsi son organisme. Autant dire que dans cette société nous sommes tous plus ou moins dans l’adaptation, certains beaucoup plus que d’autres.
Dans de telles conditions la pratique d’une activité physique est un effort (un stress physique) de plus demandé à l’organisme qui ne peut pas toujours faire face à la demande. La douleur ou la blessure est souvent le signal d’alarme du corps qui arrive au bout de ses compensations, il faut savoir l’écouter.
Tout déséquilibre postural, aussi minime soit-il, est une source d’adaptation de plus. L’effort mis en place pour le compenser est à la hauteur de son importance. Un déséquilibre postural qui est bien compensé dans la vie de tous les jours, peut être mis en lumière par l’activité sportive et amener à la lésion, en fonction du contexte général dans lequel évolue l’individu. Les différents facteurs influant sur la capacité adaptative d’un individu.
POURQUOI CONSULTER UN PODOLOGUE ?
Le rôle du podologue est de rétablir les conditions posturales idéales pour réduire au mieux les compensations adaptatives qui peuvent surcharger certaines structures tissulaires. La correction des déséquilibres posturaux peut parfois suffire à pratiquer son sport dans des conditions plus physiologiques et plus économiques pour l’organisme et y trouver plus de plaisir et de satisfaction.
UNE APPROCHE ADAPTÉE
Deux approches sont à notre disposition pour appréhender le patient et ses douleurs : l’approche posturologique et proprioceptive qui pourra être complétée au besoin par l’approche biomécanique.
Les outils que l’on peut mettre à disposition du sportif sont les suivants :
- La semelle sport conçue avec des matériaux aux propriétés spécifiques à la pratique sportive : résilience, amortissement, filtration vibratoire, dynamisme, légèreté etc.
- La reprogrammation posturale consiste à réaliser de petits exercices d’autostimulation quotidiens (quelques minutes) pendant un mois dans le but de modifier les programmes posturaux.
- La thérapie manuelle du pied afin de lui redonner tout son potentiel d’adaptation et de perception
- Le taping qui peut être un complément de choix pour aider à diminuer une douleur ou permettre de faire une compétition sans aller jusqu’à la rupture avant d’envisager le repos.
